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    À Perpignan, l’extrême-droite rallie ‘les castors’

    AdvertisementContinue reading the main storySupported byContinue reading the main storyÀ Perpignan, l’extrême-droite rallie ‘les castors’Dans cette ville méridionale, des électeurs qui avaient longtemps fait barrage à l’extrême-droite ont basculé aux dernières municipales. Un signe avant-coureur pour la prochaine présidentielle?Perpignan est devenue l’an dernier la plus grande ville de France à passer sous contrôle  du Rassemblement National, le parti d’extrême-droite dirigé par Marine Le Pen.Credit…Dmitry Kostyukov pour The New York TimesNorimitsu Onishi and March 13, 2021, 5:28 a.m. ETRead in EnglishPERPIGNAN, France — Forts de bons sondages en amont de la prochaine élection présidentielle, estimant avoir gagné la bataille des idées et sentant le vent tourner à l’Élysée, les leaders de l’extrême-droite française n’ont peut-être plus qu’un obstacle entre eux et le pouvoir: les castors.C’est ainsi que certains en France surnomment ceux qui, d’un scrutin à l’autre, laissant de côté leurs différences politiques, choisissent d’élire n’importe qui plutôt que les candidats d’extrême-droite — érigeant un barrage contre ces derniers comme le font les vrais castors pour se protéger des prédateurs. C’est précisément ce qu’ont fait, aux municipales de 2014, les électeurs de Perpignan, cette ville médiévale méditerranéenne aux bâtisses couleur pastel située non loin de la frontière espagnole.Mais l’année dernière le barrage a cédé, et Perpignan est devenue la plus grande ville à passer sous contrôle du Rassemblement National d’extrême-droite que dirige Marine Le Pen. Aujourd’hui, cette ville de plus de 120 000 habitants est scrutée avec attention : elle est un incubateur de la stratégie de l’extrême-droite et un potentiel signe avant-coureur de ce à quoi pourrait ressembler le deuxième match présidentiel opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron.Une victoire de Mme Le Pen bouleverserait la France et l’Europe entière. Il a longtemps été considéré comme un principe acquis qu’un parti dont la direction a montré des signes d’antisémitisme, de nostalgie du nazisme et d’intolérance anti-immigrés n’arriverait jamais à remporter l’élection présidentielle.Mais petit à petit, son parti a progressé bien plus que beaucoup de Français n’étaient prêts à l’admettre. L’arrivée de Mme Le Pen au second tour de la dernière présidentielle française, en 2017, a été un électrochoc pour le système.Son combat est loin d’être gagné, vu l’historique de son parti en France, mais peut–être s’est-elle rapprochée de la ligne d’arrivée. Un sondage récent lui attribue un score égal à celui de M. Macron au premier tour de l’élection présidentielle de l’année prochaine, et une défaite par quelques points seulement au second. D’après un sondage publié jeudi dernier, 48% des Français estiment probable la victoire de Marine Le Pen à la présidentielle, soit 7% de plus qu’il y a six mois.“Ils ont fait barrage depuis 2002 maintenant”, dit Louis Aliot, maire de Perpignan et cacique de longue date du Rassemblement National. “Alors leur redemander de faire barrage avec Macron, mais qu’est-ce qui a changé? Rien du tout.” Les barrages des électeurs ne sont plus efficaces, contrairement à ceux de l’animal, estime-t-il. “Les castors, quand ils construisent des barrages, ça marche.”Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a réussi à modérer l’image de son parti  à Perpignan.Credit…Dmitry Kostyukov pour The New York TimesEn 2014, de nombreux électeurs de gauche comme de droite avaient formé avec succès un “front républicain” contre M. Aliot — de la même manière qu’ils avaient fait barrage à Mme Le Pen pour l’élection présidentielle de 2017 remportée par M. Macron.Mais depuis lors, M. Aliot a réussi à adoucir l’image du parti à Perpignan et à convertir de nouveaux électeurs, tandis que certains castors désabusés sont restés chez eux ou ont voté blanc le jour de l’élection en 2020. M. Aliot a gagné haut la main — une forme de revanche contre le même adversaire qu’en 2014 qui, comme M. Macron, avait viré à droite et s’était présenté comme le meilleur rempart contre l’extrême-droite.À l’échelle nationale, Mme Le Pen, qui fut pendant dix ans, jusqu’en 2019, la partenaire au civil de M. Aliot, adopte la même tactique d’assainissement de l’image de son parti, même si des questions demeurent quant à la réalité et la sincérité de ses efforts.Elle a modéré le programme économique longtemps populiste de son parti — en renonçant par exemple à la proposition d’abandonner l’euro et en promouvant la réindustrialisation verte — tout en perpétuant, voire en durcissant, les positions-clés et fermes du parti sur l’immigration, l’islam et la sécurité.Les efforts que déploie le parti pour se fondre dans les courants politiques traditionnels mettent M. Macron face à un dilemme. Sentant le danger politique à droite et sans réel challenger à sa gauche, il tente de combattre le Rassemblement National sur son propre terrain — en opérant un glissement vers la droite pour disputer à ce dernier les électeurs tentés de changer de camp. Ce faisant, M. Macron espère tenir l’extrême-droite à distance.Mais ce changement a aussi contribué à destigmatiser l’extrême-droite, tout du moins nombre de ses propositions, selon les leaders du Rassemblement National, des membres du propre parti de M. Macron, et des politologues. La stratégie de M. Macron pourrait avoir la conséquence imprévue d’aider le Rassemblement National dans son combat de plusieurs décennies pour devenir un parti normal, préviennent-ils.“Ça légitime ce qu’on dit”, dit M Aliot. “C’est des gens qui vous ont dit pendant 30 ans : attention, ceux-là ils sont méchants, ce sont des fachos, parce qu’ils s’en prennent aux musulmans. Tout d’un coup ils parlent comme nous.”Ces derniers mois, M. Macron et ses ministres ont tenté de s’approprier des thèmes chers à l’extrême-droite au moyen de politiques et d’expressions nouvelles. Ils ont adopté une posture ferme sur la criminalité, proposé des lois pour limiter la diffusion des images de policiers — abandonnées suite à des manifestations — et sévi sur ce qu’ils nomment le séparatisme islamiste. Lors d’un récent débat télévisé face à Marine Le Pen, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin accusait celle-ci d’être “branlante” et “plus molle” sur l’islamisme que le gouvernement.Emmanuel Macron entreprend de combattre le Rassemblement National sur son propre terrain — glissant vers la droite pour disputer à ce dernier les électeurs tentés de faire défection.Credit…Pool photo by Thomas CoexMarine Le Pen tente d’assainissement l’image de son parti, même si des questions demeurent quant à la réalité et la sincérité de ses efforts.Credit…Alain Jocard/Agence France-Presse — Getty ImagesIls ont adopté une stratégie identitaire, commandant une enquête sur “l’islamo-gauchisme” dans les universités françaises et d’autres idées supposées d’inspiration américaine qu’ils accusent de saper les valeurs françaises.“Plus on va sur leur terrain, plus on les renforce”, estime Jean-Michel Mis, un député de La République En Marche, au sujet du Rassemblement National. “Donc leurs dirigeants sont très contents parce que finalement on légitime leurs thèmes de campagne.”Pour Nicolas Lebourg, un politologue spécialiste du Rassemblement National, l’adoption des thèmes de l’extrême-droite est souvent contre-productive. “Ce qu’ils sont en train de faire, c’est faire la campagne de Marine Le Pen,” explique-t-il.Alors que M. Macron se présente comme le meilleur candidat pour protéger la France de l’extrême-droite, les sondages démontrent que les électeurs sont de plus en plus las d’être toujours appelés à voter contre, plutôt que pour, un candidat.Jacques et Régine Talau comptent parmi les anciens castors de Perpignan. Ce couple de retraités avait toujours voté pour la droite classique et avait contribué au barrage contre l’extrême-droite lors des municipales de 2014, puis des élections présidentielles de 2017.Historiquement à droite et en proie aux difficultés économiques, Perpignan était sans doute un terrain naturel pour le parti de Mme Le Pen qui, ces dernières années, avait remporté de petites villes sinistrées dans le sud et le nord du pays. Mais le ralliement du couple Talau a marqué un tournant.Leur quartier, le Mas Llaro, une succession de demeures cossues construites sur de larges parcelles au milieu des vignobles, à la périphérie est de la ville, est la plus riche de Perpignan. En 2020, plus de 60% de ses résidents ont voté pour M Aliot — 7 points de plus que sa moyenne dans la ville et 10 de plus qu’en 2014.Parmi les anciens castors de Perpignan, il y a Jacques Talau, à gauche, et sa femme Régine, des retraités qui votaient toujours pour la droite classique.Credit…Dmitry Kostyukov pour The New York TimesLe Mas Llaro a toujours voté pour la droite traditionnelle.Mais, désabusés et lassés du statu quo, les Talaus, comme bien d’autres, ont voté pour la première fois pour l’extrême-droite l’année dernière, séduits par l’accent mis par M. Aliot sur la propreté et la criminalité. Leur maison a été cambriolée deux fois, disent-ils.Bien que satisfait du bilan du maire, M. Talau indique qu’il se ralliera quand même au barrage contre l’extrême-droite pour la prochaine présidentielle et votera Macron en se bouchant le nez. En revanche, Mme Talau envisage désormais de voter pour Marine Le Pen.“Elle a mis de l’eau dans son vin”, estime Mme Talau, ajoutant que M. Macron n’est “pas assez dur”.L’adversaire de M. Aliot en 2014 et 2020, Jean-Marc Pujol, candidate du centre-droit, avait viré davantage vers la droite pour tenter, sans succès, de contrer l’extrême-droite. Il avait gonflé les effectifs de la police, d’après les statistiques gouvernementales, faisant de Perpignan la grande ville de France avec le plus grand nombre de policiers par habitant. Malgré cela, nombre de ses partisans historiques semblent avoir davantage fait confiance à l’extrême droite sur le sujet de la criminalité, et fait défection. De nombreux de castors à gauche se sont plaints d’avoir été ignorés et ont refusé de participer une nouvelle fois à la construction de barrages, dit Agnès Langevine, la candidate des Verts et des Socialistes aux municipales de 2020.“Et ils nous disaient : en 2022, si c’est un Macron-Le Pen, je ne ferai pas plus,” ajoute-t-elle.M. Lebourg, le politologue, estime que M. Aliot a aussi gagné le vote des riches électeurs conservateurs comme les Talaus en adoptant un message économique classique — la même stratégie qu’adopte Mme Le Pen.. Depuis qu’elle a pris les rênes du parti il y a dix ans, Mme Le Pen travaille dur pour “dédiaboliser” le parti.Un monument aux morts à Perpignan, une ville historiquement à droite, en proie à des difficultés économiques, et sensible à la rhétorique du Ralliement National. Credit…Dmitry Kostyukov for The New York TimesEn 2015, elle a expulsé son propre père, Jean-Marie Le Pen, qui avait fondé le parti et a longtemps minimisé l’Holocauste.Tout en popularisant des expressions comme “l’ensauvagement”, elle a consciemment évité tout langage explosif évoquant un supposé “grand remplacement” de la population française blanche par les immigrants africains et musulmans. En 2018, elle a rebaptisé le Front National du nom plus inclusif de “Rassemblement”.Le parti veut cependant durcir les politiques migratoires pour les étudiants étrangers et diviser le solde migratoire par vingt.Il veut aussi interdire le port du voile musulman en public et limiter la “présence d’éléments ostentatoires” à l’extérieur des lieux de culte s’ils ne s’accordent pas avec l’environnement, dans une référence apparente aux minarets.À Perpignan, M. Aliot s’est concentré sur la criminalité, dépensant 8 millions d’euros pour l’embauche de 30 nouveaux policiers, l’ouverture de nouveaux commissariats et la mise en place de patrouilles à vélo et nocturnes, en réponse à une augmentation du trafic de drogues.Jeanne Mercier, une électrice de gauche âgée de 24 ans, dit que beaucoup gens autour d’elle ont été “séduits” par le maire d’extrême-droite.Camille Rosa, à gauche, vote à gauche, mais ne sait pas si elle fera de nouveau barrage contre Marine Le Pen lors des élections présidentielles de 2022.Credit…Dmitry Kostyukov pour The New York Times“On est le test pour montrer à la France que le FN fonctionne et les gens adhèrent et sont contents”, dit-t-elle, utilisant l’ancien nom du parti. “Finalement c’est pas tant le diable que ça.”Camille Rosa, 35 ans, ne sait pas si elle fera à nouveau barrage contre Mme Le Pen l’année prochaine. Les attaques des ministres du président contre “l’islamo-gauchisme” et les universitaires spécialistes du féminisme, du genre ou des questions raciales ont changé son regard sur le gouvernement de M Macron.“J’ai l’impression que leurs ennemis, ce n’est plus du tout l’extrême-droite”, dit-elle, “mais c’est nous, les personnes de gauche”.AdvertisementContinue reading the main story More

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    Europe’s Far Right Fails to Capitalize on COVID-19

    Europe’s radical-right parties have quickly understood the benefit they can derive from criticizing their respective governments in managing the COVID-19 health crisis. Their communication focuses on three main areas. First, they question the animal origin of the epidemic through the use of several conspiracy theories. Second comes the criticism of globalization presented as the root cause of the pandemic. And, finally, they criticize the threats that lockdowns and other measures, such as the wearing of face masks, impose on the individual freedoms of European citizens.

    Did a French Far-Right Thinker Predict 2020?

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    The conspiratorial mindset of the European radical right is evident in the current COVID-19 moment. Like other extremist milieus, the idea of a ​​hidden cause according to which any historical event occurs is prevalent. The search for mysterious reasons that the powerful media and political elites would like to hide from the people is never far away in the far-right diagnosis of the origins of the pandemic. In particular, as the origin of the virus is still disputed in public discourse, the pandemic is the ideal issue for those who are prone to such conspiratorial thinking.

    Orwellian Society

    We shouldn’t get too carried away with ourselves here, however. Not all radical-right actors have reacted to the pandemic with conspiracy theories. One of the most interesting issues is that some of them have reactivated the theme of the West having to fight communism, embodied no longer by the USSR but by China as a new bête noire. Swedish MEP Charlie Weimers, for example, accused China of using opacity and lies to downplay the scale of the epidemic, an attitude which he says stems from the command-and-control nature of communism itself.

    Other parties or figures on the European radical right have raised questions not only about the responsibility of the Chinese government for a late and inappropriate response to the pandemic, but also put forward the idea that the virus escaped from a virology laboratory in Wuhan. This theory, propagated in mid-April by Professor Luc Montagnier, the winner of the 2008 Nobel Prize for Medicine, was relayed in France by the elected representatives of the National Rally (RN), Julien Odoul and Gilbert Collard. The RN, however, did not fully follow in the footsteps of Professor Montagnier and calls for the creation of an international commission of inquiry into the origins of the epidemic.

    Added to this, the pandemic has allowed the European radical right to develop the notion that “elites” are using the health crisis to hasten in an authoritarian form of government. For example, Spain’s Vox MEP Jorge Buxadé accused President Pedro Sanchez’s left-wing government of authoritarianism when it withdrew from parliamentary control lockdown measures limiting freedom of movement. The RN, which published “The Black Book of the Coronavirus: From the fiasco to the abyss,” a brochure criticizing the French government’s handling of the COVID-19 crisis, accused the authorities of using “guilt, infantilization and threats” against the French people in order to enforce a lockdown.

    Other more marginal movements, which do not have to worry about achieving political credibility, have protested against outright “dictatorship,” such as the Italian fundamentalist neo-fascist and Catholic New Force party. In Hungary, the nationalist Jobbik party, which now seeks to defeat Viktor Orban by allying itself, if necessary, with the center-left opposition, decided to denounce government attacks on media freedom during the pandemic.

    The European radical right everywhere has fired bullets at incumbent governments, accusing them of failing to meet the challenges of dealing with the epidemic. In March, Marine Le Pen, the leader of the National Rally, accused President Emmanuel Macron of ordering the state to lie and cover up the extent of the pandemic by giving the French people incomplete or false information in order to hide his incompetence. It was the only French political party to absolutely refuse any policy of national unity in response to the pandemic and to support the hydroxychloroquine-based treatment recommended by Professor Didier Raoult.

    The Spanish Vox party also issued very strong words against the government, using such phrases as “criminal management,” “obscurantism,” “loss of all credibility” and “insulting” (in respect to the people of Spain). The situation in Italy also prompted the far-right League party to attack the coalition formed by the Five Star Movement (M5S) and the center-left Democratic Party. On the night of April 29, for example, the League’s leader Matteo Salvini showed his contempt of parliament by occupying the senate hemicycle with a dozen other elected officials to denounce economic restrictions, delayed aid to Italian citizens and small businesses, the limitations on freedom of movement and the side-lining of parliamentary powers by the Conte government.

    But a poll carried out on May 8 shows that even if the League remains in the lead, with 26.7%, when it comes to voting intentions, its popularity has been declining since the start of the health crisis while another nationalist party, the Brothers of Italy, is credited with 14.1% — more than double of the 6.2% it won in the 2019 European elections.

    No Coherent Response

    Despite all this, the European radical right seems to have failed to develop coherent responses to the COVID-19 crisis. The speed with which the pandemic spread was unrelated to the limited migratory flows observed on the Greek island of Lesbos at the end of February, thus depriving the radical right of the possibility of singling out immigration as the cause of the pandemic. Instead, in all European countries, the radical right put the blame on globalization.

    Their idea, therefore, is that the pandemic was caused by globalization itself, which generates continuous flows of travel and international exchange, immigration notwithstanding. Globalization, they say, allows multinationals to make financial profits in times of crisis, while the poorest are hit hardest by unemployment and the overwhelmed national health systems. Thus, as a way of example, the Hungarian Mi Hazànk party writes: “We are happy to note that the government accepted our idea of ​​a special solidarity tax on multinationals and banks” and calls for a moratorium on debts and evictions.  

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    For the European radical right, the health crisis was an opportunity to denounce the European Union, which leaves the competence over health policy to individual member states, and to underline the absolute necessity of returning control of the borders back to member states. As Thierry Baudet, the leader of the Dutch far-right Forum for Democracy, says, “the Nation-State is the future.” During the COVID-19 crisis, European radical-right parties, including the National Rally, have continued to reiterate that they were the first to have warned of the dangers of bringing “back home” potentially strategic industries such as pharma away from China and India.

    The European radical right has failed for several other reasons as well. In Hungary and Poland, the conservative, illiberal right who are in power very quickly closed their borders, which led to the pandemic being contained. In addition, the governments of the most affected countries, Spain and Italy, have (belatedly) managed the crisis well, as had Germany, where the Alternative for Germany (AfD) party has dropped to its lowest levels in voting intentions since 2017.

    To add insult to injury, the AfD is even faced with the birth of a single-issue party, Resistance 2020, that is even more conspiratorial than the AfD and lobbies for the complete rejection of all government-sponsored measures to fight the pandemic. At this point, Marine Le Pen’s popularity rating only rose by 3%, to 26% in May. Were presidential elections set for 2022 held today, she would lose to the incumbent Emmanuel Macron by 45% against 55% — a sobering thought for theorists who suggest that extremism inevitably grows in a crisis.

    *[Fair Observer is a media partner of the Centre for Analysis of the Radical Right.]

    The views expressed in this article are the author’s own and do not necessarily reflect Fair Observer’s editorial policy. More